En vrai, le « tic » est à l’origine un mot italien qui désigne le rot du cheval. On est donc sur une régurgitation intempestive. Du coup, ce serait une manière d’entretenir des relations en mode connivent.
J’avoue, que ce soit dans les sphères privées ou professionnelles, les tics sont là, genre pour créer un sentiment d’appartenance. En fait, c’est juste pas possible, mais en même temps, c’est clair, on ne peut pas s’en détacher.
Après les anglicismes au bureau, qui sont parfois sans équivalent dans leur précision, ce sont les marques qui viennent alimenter notre flemme linguis-tic.
Qui sait, les verbes : Googler, Shazamer, Uberiser seront peut-être un jour shootés dans le Larousse.
Voilà, j’ai envie de dire, en attendant je vous laisse j’ai un Teams.
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Cela ne vous aura pas échappé, depuis quelques temps les rues parisiennes sont envahies par une nouvelle espèce de coursiers à vélos pressés, portant sacs à dos isothermes : ce sont les livreurs des « dark stores ».
Après les « dark kitchens » (livraison de repas sans restaurants), les « dark stores » sont des supermarchés sans magasins, qui promettent de livrer vos courses chez vous en moins de 10 minutes.
C’est ce qu’on appelle l’économie de la paresse, et on comprend bien pourquoi. La stratégie branding est toute aussi paresseuse : occuper un territoire coloriel signalétique et s’appuyer sur un nom qui interpelle : Yango Deli, Gopuff, Getir, Gorillas, Flink, Glovo, Cajoo, Grab…
À première vue, chacun semble avoir réussi le pari de l’originalité et de la différenciation. Mais en y regardant de plus près, on distingue une surabondance de la lettre «g», des «go» en pagaille, mais aussi un « get ». Une façon subliminale de décrire ce que l’on fait !
Mais « Flink » me direz-vous ? Malgré son apparence
de mot-valise, c’est tout simplement « rapide » en allemand.
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En ce moment tout le monde parle de : « Inventing Anna », « The Tinder Swindler » et « Les Rois de l’arnaque ».
C’est aussi fascinant que flippant ! De l’arnaque financière à l’arnaque aux sentiments ça va loin…
Oui c’est la culture du « Fake it till you make it » poussée à l’extrême (fais semblant jusqu’à ce que ça marche).
Sans parler du restaurant londonien en tête de Tripadvisor, sans jamais avoir servi un couvert, et le « Fyre Festival », le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu.
Le comble c’est quand un acteur aurait subtilisé 650 millions de dollars à des investisseurs à l’aide de faux contrats avec Netflix et HBO, bref la réalité qui dépasse la fiction.
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Considérons le design à sa juste valeur, c’est-à-dire au service de la construction et de la performance d’une marque.
Aujourd’hui, la communication ne peut plus se passer du design car il est devenu un formidable outil de démocratisation, de transformation, de facilitation, d’accessibilité et d’adéquation à des usages pour tous les publics.
Comme le design pose les fondamentaux d’une marque, il doit être garant de sa cohérence de l’interne à l’externe sur l’ensemble du parcours client, en touchant tous les domaines de l’entreprise.
Trop souvent placé dans un rôle exécutionnel ou restrictif, il doit retrouver sa place de grand unificateur de marque.
Changeons cela.
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